Véritable vitrine technologique, la Formule 1 est également un laboratoire de recherche à grande échelle pour les constructeurs automobiles qui s'y sont engagés. Dans ce laboratoire de compétition, la motorisation est un élément essentiel dans les résultats d'une équipe, mais aussi dans l'évolution des technologies pour les constructeurs qui les développent.
Les années glorieuses des artisans
Les premières années de la Formule 1 ont été marquées par la montée en puissance des artisans, qui travaillaient sur leur châssis et leur moteur dans de simples hangars ou entrepôts, voire des granges, convertis en usine. Les premières années de domination des constructeurs, menés par Ferrari et la formation de motoriste d'Enzo Ferrari, furent suivies d'une domination sans partage du moteur Cosworth. Facile à intégrer, fiable, performant : le V8 de la petite entreprise britannique avait toutes les qualités requises, et il domina la saison jusqu'à l'avènement des moteurs turbos. Ceux-ci, à la performance frôlant les 1500 chevaux en qualifications, furent par la suite interdits pour des raisons évidentes de sécurité.
La réduction de la cylindrée
Pour obtenir un rendement suffisant, le retour des moteurs atmosphériques a vu exploser la cylindrée de ceux-ci. Au début des années 90, le V10 et le V12 dominaient la Formule 1, et seul le "petit" V8 Cosworth, rebadgé Ford, parvenait à leur faire de l'ombre. Ferrari abandonna l'emblématique V12 en 1996 pour adopter le V10 de 3 litres de cylindrée, qui resta la norme pendant dix années de plus. En 2006, l'ère du V10 prit fin, et avec lui celle des moteurs hurlant à près de 20 000 tours/minute. Le standard fut un V8 2.4 litres, qui reçut à partir de 2009 sa première hybridation, sous la forme d'un récupérateur d'énergie cinétique. À l'image du marché de l'automobile, la F1 se conformait au downsizing pour se diriger vers les moteurs actuels.
L'hybride, une technologie onéreuse mais essentielle
En 2014, la F1 est allée encore plus loin dans ce domaine, en adoptant un V6 turbo de 1.6 litre de cylindrée, mais surtout un système hybride complet. Bien que cette réglementation soit souvent décriée pour son côté onéreux, la Formule 1 continue d'être un laboratoire en permettant aux constructeurs impliqués d'optimiser les systèmes hybrides qui, par la suite, se retrouvent sur les véhicules de série. Ses dirigeants ont déjà prévenu que dès 2021, des carburants de synthèse seraient testés pour travailler sur les émissions polluantes de ces voitures de course aux performances exceptionnelles.